Doctor Who
Cette série est très particulière à mes yeux. C'est une forme de lien avec ma sœur Nathalie.
Je suis sûr et certain qu'elle aurait adorée. Au même titre que les "Star Trek classique" ou Stephen King. Elle les aurait rangés à côté d' « Alfred Hitchcock présente » et de la « 4ème dimension » dans le bestiaire de références farfelues, que nous avions en commun.
Chaque fois que je regarde cette série il me semble partager quelque chose avec elle...
J'ai un regret aujourd'hui.
Ma sœur n'a jamais pu te rencontrer, découvrir ta douceur, ta joie de vivre, tous les petits détails qui font de toi un être unique, mon fils.
Tout a tellement changé depuis qu'elle est partie... La vie, les gens et surtout ses enfants qui ont grandi à l'ombre d'une mère rendue responsable (par son absence) de maux qui ne sont pas les siens...
Elle fut tellement plus que l'image qu'on donne d'elle aujourd'hui.
C’était une femme qui n'avait pas compris que la vie n'est qu'une pâle copie de nos rêves.
Elle avait souvent sa cour autour d'elle. Un assemblage hétéroclite de personnes paumées qui l'ont tous à moment donné volée ou déçue. Elle hébergeait ceux dans le souci. Sa vie était tout sauf monotone. Rien n'y était simple, mais rien non plus n'y était fade.
Elle faisait la connaissance de son entourage avec une facilité déconcertante et s’enflammait pour des causes perdues d'avance: à priori les seules qui valaient le coup d’être défendues à ses yeux.
Elle était aussi d’une profonde mélancolie. Elle traînait avec elle son père absent, souvent fantasmé et comme responsable de tous ses maux. Le sentiment d'abandon était présent en permanence dans son monde et la douleur réelle et profonde. Elle ne se sentait tout simplement pas en accord avec ses rêves.
Avant tout Nathalie, était une présence, une jeune beauté brune fraîchement revenue d’Angleterre. Elle attirait les regards. Je la voyais à l’époque comme un aboutissement, me forgeant de sa vision du monde un idéal de jeunesse. Avec mes yeux d'adolescent je ne voyais que le côté romantique de sa personne, prenant sa mélancolie pour une chose naturelle car je subissais la même et trouvais que le combat quotidien pour la contenir était noble.
Je ne savais pas encore que c'est un combat que l’on ne gagne pas. Chaque jour le monstre tapi dans nos idées noires nous taraude et essaye de briser nos défenses et notre envie de vivre.
Puis la vie est passée...
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