Les Centurions de la république 2
Assis dans la boulangerie que l'on a vue tant de fois sur BFM, je repense à tous ces Centurions qui ont déferlé sur la Grande Borne.
Depuis quelques temps ma radio s'indignait. Tous voulaient que l’enquête aboutisse avant qu'elle ne soit commencée.
Les Centurions avaient continué de mettre le quartier sous pression. Mr Jean et la famille Santos vivaient au rythme du flux et du reflux des hommes en arme.
Madame Santos me disait que la nuit derrière ses volets clos, elle entendait les pales des hélicoptères au dessus de leur appartement. Avec de gros projecteurs, ils éclairaient les dizaines de centurions qui arpentaient la rue, ratissant le territoire.
Un matin, en allant boire mon café, j’eus même la surprise de voir qu'une pétition circulait contre les forces de l'ordre et leur présence excessive sur le terrain car les rares commerces environnants périclitaient.
La tension devenait de plus en plus palpable. La pression que faisaient peser les centurions sur le quartier augmentait.
Le froid n’arrangeait rien, ils grelottaient sous leurs armures, immobiles guettant aux intersections pendant des heures, armes lourdes en bandoulière, ils semblaient perdre patience.
Ma radio, commère par excellence, faisait grand cas du manque de résultats, j'entendais des chroniqueurs d’émissions populistes s'indigner.
S'ils avaient su ce que les habitants vivaient au quotidien, ils se seraient rendus compte que la pression médiatique n’arrangeait rien à l'affaire.
Le matin lorsque je passais devant la boulangerie, il n'y avait pas de clients juste des vendeuses priant pour que tout cela s’arrête vite.
Puis un jour, le poste m'indiqua que les centurions avaient eu gain de cause, les délinquants était entre les mains de la justice. L’honneur était sauf, leurs collègues seraient vengés.
Ma radio s’apaisait, la république avait eu le dessus sur les feux follets, on félicitait le professionnalisme des forces de l'ordre.
Puis, quelques semaines plus tard, un des membres de cette noble institution a contrôlé un certain Téo, une autre banlieue s'est alors enflammée...
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