Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

La maison vide



Le matin je me réveille et je tends l'oreille aux bruits de la vie.
J’attends la petite main qui va me secouer, réclamant son petit déjeuner.
La lucidité vient en même temps que s'évanouissent les rêves.
Il n' y a plus de petite main dans la chambre d’à côté.

Pendant une semaine, le silence sera mon partenaire de jeu.
Au dehors une petite voix, le sac sur l' épaule s'en va à l' école.
Première  blessure de la journée.
Quand elles partent le matin pour aller étudier
Elles se ressemblent toutes ces petites voix que j'entends papoter.

Sur le canapé le pyjama du vendredi me tient compagnie.
Surtout ne pas le laver ni le ranger.
Là posé à mon côté, il me rappelle mon petit homme.
Un café à la main, je regarde les écrans qui me racontent la vie.
On y parle de politique, de racisme ordinaire, de la montée de Marine.

Il y a dans la journée les balades pour aller aux différents rendez vous.
À pied pour ne pas dépenser, garder ce que je peux pour vendredi.
Raconter toujours la même histoire en quête de travail.

Les journées passent, en silence, sans contacts réels avec le monde.
J'attends, sur mon canapé en compagnie du pyjama que la semaine finisse.
J’attends, pour remplir mon frigo que sa lumière revienne comme chaque vendredi.

Et quand enfin, le jour arrive, je rachète tout ce qu' il aime pour remplir sa bidouflette.
Puis je me poste devant l’école une boule au ventre, j'ai peur qu'il n' ait pas envie de me voir.

La cloche sonne... son sourire illumine mon cœur.

 maison-abandonnée-animaux-12.jpg

 



10/03/2015
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