Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

« le contrôle d'identité »


    Lors de mes balades en béton, je prends souvent ma caméra pour photographier les tags que je découvre sur ma route.

 

Derrière chez moi, au pied d'un temple chinois, se dresse une forteresse interdite. 

 

Elle se trouve en hauteur, sorte de dalle géante surplombée de tours où mille regards vous scrute. On y accède en gravissant la multitude d'escaliers qui l'entoure. Elle trône, posée au milieu d'une quatre voies.
    Les enfants à vélo virevoltent comme une nuée d'abeilles. Ils sont les yeux des grands frères qui font tourner le «biz» de la tour du fond.

 

Il reste une boulangerie qui fait aussi kébab et débit de boissons, ainsi qu'un épicier qui sort tout ce que vous voulez de son arrière boutique pour peu que vous soyez un «régulier». Le tabac et les autres magasins sont abandonnés.
    Il y a de grandes fresques dessinées par des mains naïves racontant la campagne qu'elles n'ont jamais connues.
    J'aime traverser cette forteresse pour aller saluer les grands saules pleureurs de la «coulée verte»,  petite oasis de verdure ceinturée par les échangeurs de la Francilienne et le béton d'un centre commercial.


    Il faut croire que le gros poilu rasant les murs à la recherche de nouveaux tags à immortaliser a du paraître louche à ce grand black qui faisait la « sécurité». Je fus sommé de décliner mon identité et la raison de mon comportement suspect. Comme il insistait lourdement, je me suis engouffré dans la boulangerie.

    J'en suis ressorti quelques minutes plus tard armé d'une baguette que j'espérais magique pour quitter les lieux sans encombre, le genou tremblant face à cette abondance de muscles.


    La baguette a fait son effet, il n'y a pas eu d'affrontement. Le mot que j'avais glissé au boulanger concernant ma manie de traquer les tags a du être relayée.

    Depuis je n'ai plus de problème lorsque je pars à la recherche de mes tags.
    J'ai même une fois croisé le regard du grand fauve au détour d'un bloc. Il a gonflé le poitrail mais dans ses yeux il n'y avait aucune menace: ma présence avait un sens.

    L'aventure m'a coûté une baguette de pain et une belle trouille...

 

 

 

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05/03/2015
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