Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Le vieux monsieur et la résine...

 

 

Lors d'une de mes balades quotidiennes autour d’Évry, au détour d'un bloc de béton je me suis retrouvé face à un vieux monsieur.

 

Il se tenait dans son jardin, au milieu de grandes sculptures en résine. Il travaillait à sa dernière œuvre. Comme je le saluais, et le félicitais pour la beauté de ses sculptures, il m'invita à entrer.

 

Les yeux émerveillés par toutes ses créations , je lui posais mille questions.

 

Il m' expliqua qu' il venait de «  l'ex Yougoslavie » et me montra son sanctuaire. IL y avait là des centaines de sculptures, petites ou grandes, certaines tenaient dans ma main et d'autres faisaient au moins trois mètres de haut.

 

Mes yeux ne savaient où se poser. Il y avait tant de délicatesse et de force dans son travail.

 

Il m'expliqua qu'il travaillait sur un projet qu'il n' arrivait pas à finir car avec l'âge sa force physique déclinait. Sautant sur l'occasion, je lui proposais mon aide pour manipuler sa statue et la finir.

 

J'ai appris à travailler la résine, à la regarder vivre sous mes doigts. Sous son regard amusé je m'extasiais de tout.

 

Je suis revenu le lendemain et ensuite presque chaque jour. Je lui ai présenté Roudoudou.

Ce vieux Monsieur à la barbe fournie et aux cheveux blanc lui plu aussitôt. Il faut dire qu'il lui aurait suffit de mettre une tenue rouge pour faire illusion.

 

Pendant que son travail prenait forme sous nos mains, nous discutions de tout et de rien.

 

Un soir je lui ai proposé de venir avec moi au bord de la Seine pour faire un pique-nique et griller quelques saucisses dans la douceur de l' été.

 

La soirée avançant et à la faveur de quelques bouteilles de bières il se livra un peu plus à moi.

Il me dit le regard troublé par l'alcool, que son nom d'artiste était le diminutif d' un nom tristement célèbre lors des « événements » qui avaient ravagé son pays .

 

Il était un cousin du dictateur sanguinaire. Les canettes et ses médicaments avaient délié sa langue.

 

Le jour suivant je suis revenu pour boire mon café,mais Il ne m'a plus jamais ouvert sa porte...

 

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25/02/2015
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