Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Ce matin en fumant ma cigarette sur le balcon, j'ai aperçu trois jeunes filles et un garçon avec un petit carton rempli de muguet.

Ils proposaient leurs fleurs sur la place du centre ville d’Agen.

Un homme est arrivé, a hurlé après les jeunes leur intimant l'ordre de déguerpir séance tenante.

Fleuriste de son état, il avait la loi pour lui et chassa la jeunesse.

«  Vous n'avez pas le droit de vendre votre marchandise à moins de 50 mètres de chez moi!

vociférait-il, bande de malotrus ! »

Gonflant le torse pour se rendre plus imposant qu'il ne l’était, il rajouta :

«  Si vous êtes encore là dans cinq minutes j’appelle les « flics !»

Puis, sûr de son effet, l'air hautain, il fit un magistral demi-tour et regagna son magasin.

Les jeunes obtempérèrent, et gardèrent leur distance avec le « mal embouché ».

Moins d'une demi heure plus tard, un véhicule de la police municipale vint se poster sur la place et un agent ouvrit sa fenêtre pour vérifier l'identité du petit groupe. Tout se passa dans le calme , au grand dam du fleuriste, ils respectaient la distance de sécurité.

Il faut dire que plus tôt dans la semaine la ville avait été la proie de Zadistes qui avaient fait une quarantaine de tags anticapitalistes sur les devantures des magasins et le petit monde des commerçants était en émoi...

Lorsque les cons bourgeonneront, ils auront un émissaire tout trouvé pour assurer leurs ventes en la personne du gracieux vendeur de pâquerettes...