Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Mon p’tit cœur, je sais que la vie sera tout autre lorsque tu liras ces lignes.

Parfois j'essaie de t'imaginer en homme. Je te vois fort et grand car dans la famille on ne fait pas de demi-portion. Je t’espère aussi honnête et droit. Un homme comme les décrit Kipling dans son célèbre « If ».

Si j'écris ces quelques mots sur mon blog pour toi, c’est que je sais que la vie est capricieuse, changeante, et qu'elle nous séparera un jour. 

Nul ne sait, à part moi, ce que nous avons vécu tous les deux, depuis que ta mère m'a quitté. Tu étais trop petit pour en garder un souvenir précis. Tu vas grandir et oublier ta petite enfance. Bientôt je vieillirai,  c’est imperceptible mais présent. Pendant que tu t’épanouiras, je me flétrirai, heureux d’avoir pu transmettre un peu de moi. Je partirai un jour avec l’espoir de t’avoir donné suffisamment d’amour et de force pour que tu puisses vivre un bel avenir. 

C’est pour cela que je t’écris: pour me raconter à toi, au cas où. Je ne veux pas embellir les choses, juste te les expliquer. 

J’ai du mal à déterminer ce que je dois écrire à l’adulte que tu seras. Il y a des choses que tu souhaiteras sûrement ne pas savoir, et d’autres que j’omettrais de te dire, mais ce sera la réalité, ou du moins ma réalité. Écrire au futur n’est pas chose facile. 

Je n’ai jamais cessé de t’aimer durant ces années, j’ai fait ce que j’ai pu pour t’adoucir la vie.  

Bonne lecture p’tit cœur, bon voyage dans ton passé…