Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

chapitre 10

Pour surmonter mes ennuis financiers, j’eus une idée qui au départ me sembla brillante , mais qui fut une des pires décisions de ma vie... 

Je pensais en faisant une rupture conventionnelle avec mon employeur, récupérer suffisamment d'argent pour repartir du bon pied...  

Comme je suis très chanceux et surtout très malin je fis cela au moment ou la crise touchait de plein fouet la France... 

Tous les gens que j'avais rencontrés. avant de signer m'avaient dit que c’était simple, de l' employé de pôle emploi, à celui de l'inspection du travail, ils vantaient tous ce nouveau dispositif. J'allais toucher de l 'argent et en suivant, le chômage..  

Il m' a fallu 4 mois pour commencer à le toucher. J'ai dû utiliser une partie de mes indemnités pour faire bouillir la marmite. C'est beau la simplicité !!!  

Pour être honnête il faut dire que je commençais à être victime de « burn out. » La politique menée par les différents gouvernements poussait le travail social à se restructurer pour devenir rentable. 

Je me doute que tu te demandes ou je veux en venir « p'tit coeur », pourquoi te raconter mes histoires de travail?  

Simplement, j'étais un autre homme avant de te rencontrer. 

Mon travail occupait le plus gros de mon temps.

Je ne comptais pas mes heures, j'y trouvais beaucoup de satisfaction. C’était avant que les directeurs ne soient remplacés par des gestionnaires. Avant que les cuisines ne deviennent industrielles et que la crise ne cherche à faire des économies sur les accidentés de la vie...

 

J'ai très mal vécu tous ces changements. A mes yeux ils ne faisaient que limiter la vie des personnes handicapés, en économisant des bouts de chandelle.

 

Puis tu es arrivé et mes priorités ont changé.

Je n'ai pas compris, emberlificoté dans mes problèmes d'amour et de papa que je faisais une très mauvaise opération en quittant le navire. 

J'ai choisi la facilité et me suis retrouvé libre de mes lendemains à presque quarante ans...

J'en avais le vertige. Après plus de vingts ans passés à aider, accompagner, soutenir, j’allais pouvoir faire une pause pour m'occuper de toi. 

Parallèlement, avec Laurence, nos incompréhensions mutuelles avait délité le couple que nous avions rêvé de former.. Un soir lors d'une discussion « animée » elle avait lâché avec dans la voix autant de détresse que d'impuissance :

« J'espère qu'un jour il se rendra compte des sacrifices que tu fais pour lui !!! »

Là était l'incompréhension, il n'y avait nul sacrifice dans notre relation « p'tit cœur ». tu passerais toujours avant les autres, pas par je ne sais quel sens du devoir, c'est bien plus simple que ça, rien ne me pesait dans ta présence, au contraire. Il y avait entre nous une proximité que je n'ai jamais ressentie ailleurs.

Je peux te regarder jouer dans un parc pendant des heures sans m'ennuyer une seconde.

Je sais bien que mon côté fan n°1 peut agacer mais bon !. 

J'ai été content malgré tout lorsque j'ai touché l'argent d'avoir donné à Laurence la possibilité de refaire son  tatouage qui commençait a faner sur son omoplate,

Maintenant elle a un joli dessin et en quelque sorte , elle m'a toujours un peu dans le dos, la pauvre !

 

Je n’étais donc pas celui qui t’écris aujourd'hui et je ne savais pas que ces moments allaient être les derniers instants de calme avant une « longue dégringolade ».

Après avoir fait le deuil de ma relation avec Laurence, enfin pas complètement mais dans la vie on fait ce que l'on peut le plus souvent, j'essayais de retrouver un équilibre. Elle me manquait mais on ne faisait que se déchirer et sans le vouloir je lui faisais du mal.

Pourtant, s' il y a bien une chose que je n'ai jamais souhaité à ma bretonne c'est du mal.

 

Puis la vie continue, on marche, on parle, on rit et on fait des rencontres, on vit des retrouvailles...

Comme je n'aime pas cheminer seul j'avais trouvé une nouvelle compagne de voyage.  

Une ancienne collègue de travail que je n'avais pas vue depuis vingt ans, avait repris contact avec moi. Nous avions eu une petite aventure et nous nous étions perdus de vue. Elle avait une réputation sulfureuse et une fille d'une dizaine d'années... 

Elle avait été cabossée par la vie, avait connu l'abandon, la maltraitance, en permanence rabaissée par ses sœurs. Une enfance «  merveilleuse »...

Elle est entrée dans mon quotidien en rêvant d’ailleurs. Elle n'en pouvait plus de sa banlieue malfamée que j’appelais le « Bronks ». On a parlé sur le net, elle semblait dans une telle détresse morale que je me suis employé à revisser les boulons et remettre de l'ordre dans la machinerie.  

De fil en aiguille on a fini par s'apprivoiser, elle se nomme Karine, avec un K sinon c'est la colère assurée...  

Mais avec deux voitures cabossées ont a peu de chance d'en faire une neuve....



24/04/2015
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