Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Petite section de maternelle.

C'était le début. J'étais tremblant devant la porte. Si tu ne t'adaptais pas à l'école, la galère commencerait

Par chance tu l'as aimé tout de suite ta petite école. C'était le seul espace stable dans le monde mouvant de la garde alternée.

Cette première année je n'y ai pas passé beaucoup de temps devant cette porte. Mon travail m'accaparait.

La deuxième année nous avons changé de porte, tu entrais dans la section des moyens.

C'est à ce moment là que j'ai commencé à t'attendre. Je tournais en rond dans la ville redécouvrant les rues et le parc pour garder contact avec l'humanité. La dé-socialisation qu'induit le chômage avait commencé son travail de sape.

Tu faisais preuve d’intelligence et d’ouverture d'esprit. Après l’angoisse du changement, tu t'étais adapté à la nouvelle maîtresse.

La 3eme année et encore une nouvelle porte, dernière étape avant l'école primaire.

Quelques mois de travail et de galère avec les nounous, je n'intéresse personne avec ma moitié de mois et mes horaires décalés.

Ta pensée s’étoffe, ton raisonnement s'affine. L’école fait son œuvre. Tu gardes malgré tout ta curiosité intacte, le nombre de questions que tu poses à la minute montrent que tu ne prends rien pour argent comptant. C'est bon signe !

CP. Cette fois c'est la grande porte, fini les déménagements !

C'est parti pour cinq ans à attendre dans la voiture que tu sortes,.

 Tu te montres curieux des règles de la grande école et les appliques consciencieusement. Encore une fois tu séduis ta maîtresse.

CE1. On s'y habitue à cette porte !

Le café d'Intermarché me réchauffe avec ses noisettes, les habitués sont mon lien avec le monde des adultes. Chacun y raconte son histoire, comme je n'ai rien à dire, j'écoute...

Petit raté au démarrage, pour des questions de répartition, tu changes de classe au bout d'une semaine. Après un moment d'angoisse, avec ta douceur et ta gentillesse tu t'adaptes facilement à ta nouvelle maîtresse.

CE2,

L'extérieur de l'école est toujours aussi monotone. Les saisons passent, qu'en dire ?

La beauté du parc en automne, le délice des discutions de comptoir pourvu que l' on apprécie le second degré, la longueur des journées et l'isolement de la précarité...

Encore une fois, tu t'es fait accepter par ta maîtresse, tu continues à apprendre avec plaisir.

CM1.

Le printemps est là. Il redonne de la vitalité à tout. Le parc redevient un plaisir. Cette année passe comme les autres devant la porte de l'école...

 Cette année tu as un maître, tes astuces de p'tit mec pour attendrir les maîtresses ne marchent plus, ce n'est pas un mal, tu as mûri à son contact...