Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Le mot de la fin

Voilà mon cœur si tu as lu ce recueil, tu sais maintenant qui nous étions et ce que nous avons vécu durant ces années.

Le temps des décisions arrive. D'ici la fin de l'année il te faudra choisir ton domicile, enfin si ta mère t'en laisse le choix. C'est l'ultimatum qu'elle nous a posé à ton entrée en CP. Elle t'impose de choisir ton avenir à 10 ans !

Soit j'arriverai à me stabiliser et à retrouver un travail durant cette année et ainsi je pourrais me battre pour toi, soit ce sera la fin.

Le monde se défini pour beaucoup en fonction de la situation financière. L'amour et la bonté ne signifient plus grand chose. Ta mère a une situation, elle nous a sacrifié pour cela et je ne donne pas cher de nos rêves face à un juge mon petit homme.

Je me battrai de toutes mes forces pour nous permettre de rester ensemble suivant ta volonté comme tu me l'as clairement fait comprendre. Mais tout ne dépend pas de moi.

Si je te perds, je me perds. J'ai sacrifié ce que j'étais pour te protéger : mon avenir professionnel et mes espoirs amoureux. Je sais que sans ta présence je deviendrai une coquille vide.

Au moins je t'aurais patiemment écouté et montré tout ce que j'aime, tout ce qui est important à mes yeux.

Même loin de toi je continuerai à t'aimer et je chérirai chaque instant partagé.

Sache surtout mon cœur que je ne regrette pas une seule seconde passée à tes côtés.

Tu as donné un sens à ma vie. Je ne suis peut être pas assez solide pour cette société dans laquelle je me reconnais de moins en moins.

Si nous arrivons à rester ensemble je sais que notre avenir sera un pied de nez fait à tous ces gens qui ne vivent que pour avoir, amasser, imposer leur volonté quelque en soit les conséquences.

Si nous restons ensemble je rendrais aussi justice à ce petit blond que j'étais et qui s'est perdu au milieu des « histoires de grands » qui ont détruit l'image que j'avais de l'amour et de la famille, mais là encore ils ont tous fait ce qu'ils ont pu avec leur vécu et leurs propres faiblesses.

Je caresse l'espoir un peu fou que cet écrit ne te servira pas, que nous continuerons à avancer ensemble, main dans la main, écrivant un futur différent que celui que je crains.

Je t'aime, je t'aimais et je t'aimerais.

le 15 septembre 2015