Le château imaginaire...
Pour éviter les coûts superflus et la cantine, comme l’école de mon fils est à 10 kms de chez moi, je l'attends dans ma voiture pendant qu'il s' instruit.
Parfois les gens me regardent bizarrement donc je me gare un peu plus loin...
Dans ma voiture il y a des bouquins, des grilles de sudoku. Au début du mois un peu de ferraille dans ma poche, pour aller boire une noisette dans le café d'à côté. Comme je n'y bois que ça, le serveur me surnomme l’écureuil
Je vois la vie des gens qui passent devant mon pare brise, les gros, les maigres, les grands les petits, ils vont et viennent focalisés sur leurs pensées.
Il s'en passe des choses entre 8h30 et midi... l’après midi c'est plus court au maximum 2h. Depuis la réforme des rythmes scolaires. Les matinées sont plus longues et les après-midi passent très vite.
L'été je vais me promener au parc de la ville. Au fil du temps j'ai appris à en connaître tous les recoins.
Les écouteurs sur les oreilles, je vois les coureurs à pieds qui font le tour, à la recherche de leur santé, les chiens y baladent leur maître, quelques ados se regroupent sur des bancs pour fumer leurs « pétards ».
Au milieu du parc il y a les ruines d' un vieux château.
J' imagine de belles dames aux somptueuses toilettes et de fiers chevaliers revenant d’aventures imaginaires. Les promenades en soirées, où les enfants de la noblesse se retrouvaient dans le grand parc pour se compter fleurette. La vie du château avec ses serviteurs affairés pour adoucir la vie de leurs maîtres.
L’hiver, emmitouflé dans ma voiture, je lis jusqu’à ce que mes mains glacées m'imposent d’arrêter. Dans ce cas, je sors et me dirige vers le café.
J'y écoute la vérité des gens, tout le monde en prend pour son grade. La mauvaise foi est l'amie des comptoirs et souvent je me retiens pour ne pas m' emporter.
Après tout, ils sont chez eux tous ces clients qui viennent ruminer leurs misères devant une bière ou un verre de vin.
Moi je ne suis qu' un squatteur qui attend midi dans sa voiture. Un promeneur qui regarde le monde sans savoir s'il en fait vraiment parti.
Quand midi sonne et que mon p'tit cœur sort de l’école, En traversant la ville pour retourner chez nous, lui sur le siège passager. Je me dis qu'aucune des personnes que j'ai croisées n'a un si beau trésor que cet enfant assis à mes côtés ...
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