Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Derrière le comptoir le regard alerte, le faiseur de noisettes est là.
Attentif au grouillement en face de lui, il fait les niveaux.

Comme tous les as du perco il a un petit nom, c'est « Doudou pour les intimes ».

Le cheveux courts et rasés à blanc sur les côtés, il ressemblerait presque à ces barmans, que l'on décrit dans les pups des années 30.

Derrière ses montures fines il surveille son bestiaire.

Nous sommes tous à peu près les mêmes, le matin, on lui livre nos secrets.

 Mais doudou il s'en fout, il n'est là que pour regarder les jupons danser.

Dès qu'une femme entre, il bombe le torse, affûte son sourire et part à la conquête de la belle.

Il se fait enjôleur, mais jamais grossier. Les belles ne s'y trompent pas et entrent volontiers dans son échoppe pour se faire flatter.
Une fois la danse finie, il revient nonchalamment écouter nos divagations en attendant qu'une jupette passe la porte.

Mais faut pas croire , il connait nos goûts et nous dorlote très professionnellement.
Quelqu' ait été la profondeur du décolleté il n'a jamais loupé une de mes noisettes.