Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Les tribulations d'un papa qui se prenait pour une maman

Pépète

Une petite femme pleine de tendresse et d’énergie.

Elle était lingère de profession et sa buanderie sentait bon l'adoucissant et le travail bien fait. Elle faisait face aux attaques de virus avec autorité et méthode.
Elle ressemblait à ma grand mère, la même douceur le même sentiment de sécurité émanait d'elle.
Quand le cuistot était en congés, ce qui arrivait assez souvent, Pépète se mettait aux fourneaux, et tous se régalaient de ses petits plats. Le week-end elle nous faisait son pâté de lapin …
Elle avait aussi une relation  particulière avec son boxeur de mari. Un homme rude mais généreux, le regard chaleureux et franc. Il voulait quand j'étais enfant m’enrôler dans son école de boxe, il disait que j'en avais la carrure. Il a fini par admettre que l'idée de me battre pour le plaisir m’était incompréhensible, déjà qu' au rugby je m’étais souvent défilé pour éviter les coups, j’allais pas me précipiter sur un ring.
Un jour elle m' a montré une photo d'elle avec son mari . Je ne pourrais même pas  vous la décrire correctement. J'avais en face de moi le bonheur. Lui solide, puissant symbole de stabilité regardant avec les yeux les plus tendres la belle jeunette qui l'emmitouflait de sa douceur. Ils étaient un équilibre. Un des plus beaux couples que j'ai rencontrés.

Moi, jeune homme, je découvrais tout du monde des adultes. Entre une infirmière qui voulait nous soigner à la vodka orange et un chef de service que j'ai vu ivre, la bouteille à la main, la nappe autour du cou criant «  je suis cap'tain Bojol », je nageais parfois en eaux troubles.

Ma Pépète elle, me rassurait.
À  18 ans, on a beau avoir du poil au menton, on reste un enfant.
La voir poser avec bienveillance ses yeux plein de malice sur moi et sentir cette  petite pointe d'ironie qui la rendait si particulière, m’apaisaient.
Quand je descendais le linge sale c’était pour la voir et partager sa chaleur comme tous les p'tits mecs qui ont encore besoin de tendresse maternelle.

Bien sûr, elle râlait parfois... les p'tis mecs ça fait des bêtises.

Plus tard, quand je suis parti à Paris pour un nouveau travail, sa fille était la lingère de cet établissement.  Ma Pépète m'a fait promettre de ne jamais poser les yeux sur elle.

J'ai découvert chez son enfant, les mêmes qualités humaines, c’était comme si un peu de Pépète m'avait accompagné.
 Même si la vie sépare les êtres, toutes ces personnes qui m'ont suivi et particulièrement cette famille là, resteront dans mon cœur.  

Et j'aime me dire que dans cette longue liste, Pépète a été la première.

 


 
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11/03/2015
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